La galerie Les filles du calvaire propose pour la première fois une exposition personnelle de Karine Rougier. L'exposition Jardin des souffles présentera une riche variété d'œuvres, comprenant des peintures à la tempera sur résines (fragments d'épaves trouvés dans la mer Méditerranée), des dessins à différentes échelles sur papier artisanaux, une intervention murale, une sculpture en bronze, ainsi que plusieurs films en pellicules. Inspirée par la beauté de la terre, de la végétation, ses pérégrinations sous-marines, mais aussi par la poésie de Foroug Farrogzat, d'Etel Adnan et les chants de l'extase de Sainte Hildegarde de Bingen, la pratique de Karine Rougier explore les liens entre l’humain, la nature et le spirituel, dans une tentative de réparation et de célébration du monde.
Faisant le constat d’un monde qui court à sa perte, Karine Rougier propose une œuvre onirique et pleine d’espoirs. Son travail manifeste les forces qui nous unissent, pour soigner notre monde. Avec détermination, l’artiste empreinte d’une liberté assumée, invite à contempler un univers où le vivant est célébré sous toutes ses formes. Les peintures et dessins d’une grande intensité narrative et symbolique, entremêlent dans une étreinte humains, animaux, minéraux et végétaux, témoins d’une nature réinventée par le champ lexical de l’artiste, dans un dialogue harmonieux. Ces formes entrelacées deviennent des lianes alchimiques, témoignages d’une recherche où la profusion des liens d’amitié et d’amour se tissent.
Loin d’être une simple rétrospective de son travail antérieur, cette exposition marque une réinvention artistique. À travers l’objectif de Hido, chaque scène devient un poème visuel, capturant la lumière d’une manière qui évoque à la fois le mystère et la clarté, la nature et la condition humaine. Chaque image est une invitation à découvrir la beauté et l’espoir dans les moments les plus simples, illuminés par un regard nouveau et empreint de poésie.
L’exposition s’articule autour de plusieurs motifs récurrents, dont le monumental cordon de têtes, sculpture en bronze, inspiré du collier de la déesse indienne Kali où chaque figure représente un démon qu’elle aurait tué. Réinterprété, ce symbole devient un hommage aux ancêtres, aux rencontres marquantes et manifeste un désir inépuisable de vivre en harmonie. Les stèles de visages et de statues menhirs, incarnés, évocateurs de la mémoire collective, renforcent cette vision d’un univers où les éléments seraient enfin porteurs de sens et de continuité.
L’artiste peint des saynètes vibrantes de vie, où les êtres sont traversés par un vent porteur de l’urgence du renouveau. Ces fragments de formes esquissent un monde de désir, traversé par un élan vital irrésistible. Le geste de Karine Rougier, empreint d’une liberté assumée, insuffle à ses œuvres une énergie magnétique, invitant à contempler un univers où le vivant est célébré sous toutes ses formes.