10/04  24/05/25
Claude Viallat
« Item »

Galerie Ceysson & Bénétière, Lyon

Claude Viallat, OB061, 2024, Assemblage, 80 x 200 cm © Cyrille Cauvet, Courtesy Ceysson & Bénétière
Claude Viallat, OB061, 2024, Assemblage, 80 x 200 cm © Cyrille Cauvet, Courtesy Ceysson & Bénétière

La galerie Ceysson & Bénétière Lyon présente du 10 avril au 24 mai  2025 une exposition dédiée à l’artiste Claude Viallat. Membre fondateur du mouvement Supports/Surfaces, figure historique de l’abstraction française, Claude Viallat développe sans relâche une œuvre à la fois immédiatement reconnaissable et sans cesse en mouvement.

Extraits d’un texte de Bernard Ceysson écrit pour l’exposition Item :

[...] Claude Viallat n’est pas un artiste visionnaire de lendemains chantants où l’art serait fini. Cette fabrique est celle du recommencement, définissant son propre temps au fur et à mesure que s’étend l’espace couvert par l’imprégnateur.

[...] Parce que ce qui se trame dans l’art de Claude Viallat, c’est bien une sorte de rêverie assez proche de celles des utopistes, que lui ne veut surtout pas imposer, qu’il ne décrit pas et pour laquelle il ne promulgue aucune législation. Il lui faut, allez savoir pourquoi, faire un art à vocation universelle, un art de reconstruction, avec les débris, les restes, les éboulis d’un monde, pour lui, heureusement défait, sur les ruines duquel une civilisation peut renaître et s’enraciner par et dans la peinture d’abord. C’est-à-dire dans et par la sienne !

[...] On retrouve dans l’art de Claude Viallat, cette même sorte de recommencement civilisationnel dont il fabrique mêmement que Dubuffet les paradigmes. Mais il le fait différemment. D’où l’importance, chez Viallat, de l’atelier, lequel est d’abord le lieu de stockage, de triage et de conservation des matériaux, qualifiables, à la Dubuffet, de tirés de la vie précaire, trouvés, ramassés, cueillis : non fabriqués.

[...] Claude Viallat les fabrique, ses objets, de ses propres et seules mains, sans l’aide d’outils, sans ce que Michel Guérin désigne comme « une troisième main ». Ainsi que, peut-être, l’ont fait les premiers hominidés ? Mais on peut penser que ceux-là ont très vite utilisé ce qui était à portée de leurs mains pour briser, couper, percer. Ce que Claude Viallat expérimente, ce sont les limites comme il l’a fait, le fait et le refait en peinture, du statut de ce qu’il fabrique : un objet ou une œuvre d’art à chaque fois reconduits à une origine incertaine de la connaissance.

- Bernard Ceysson

Février 2025