Un ensemble graphique inédit, témoin artistique des combats féministes pour le droit à disposer de son corps.
Active au sein de l’Atelier populaire de l’école des beaux-arts de Paris durant mai 1968 où elle contribue à la création des affiches iconiques du mouvement, cette artiste femme révoltée, marquée par l’action painting américain, s’associe rapidement à la vague de libération des femmes des années 1970. Son travail artistique, engagé, place le corps au cœur de ses recherches, empreintes de tactilité et d'érotisme. Sa Chronique d'une femme mariée, réalisée entre 1968 et 1975, est constituée d’une soixantaine de dessins au rotring noir, parfois rehaussés de couleur. 63 d’entre eux ont fait l’objet d’un don au LAAC par l’artiste en 2017. Cette exposition constitue la première présentation publique de cet ensemble méconnu, témoin artistique des combats féministes pour le droit à disposer de son corps. Cette série de dessins « anti-machistes » évoque ainsi le récit de la vie de l’artiste en tant que femme mariée, non sans un humour féroce qui la caractérise. Répondant au slogan féministe de l’époque « Le personnel est politique », Chronique d’une femme mariée interroge les rapports de force en jeu au sein du couple hétérosexuel et s’attache résolument à coucher sur le papier le refus de la soumission.