Du 10 juillet au 19 septembre 2020, la Galerie Catherine Issert, qui célèbre cette année ses 45 ans, présente une exposition consacrée au travail de Jean Charles Blais. Représenté par Catherine Issert depuis 1981, Jean Charles Blais s’est fait connaître dans les années quatre-vingt pour ses peintures sur affiches arrachées. Comme une plongée dans la praxis de l’artiste, cette nouvelle exposition est une occasion de présenter les œuvres les plus récentes de Jean Charles Blais, des peintures inédites qui tissent des formes et des tournures inattendues avec son travail antérieur.
Comme le souligne Michaël Semff, « si les premiers travaux de Blais peuvent de prime abord sembler très différents de ceux de ses phases de création ultérieures, son œuvre n’en est pas moins marquée, jusqu’à ce jour, par des constantes essentielles. Du point de vue du contenu, l’attachement à la représentation de la figure prédomine et, du point de vue esthétique, la tendance à la fragmentation et au renversement permanent des proportions se manifeste, dès le début, par la coexistence de formats tantôt gigantesques, tantôt, comparativement, minuscules. »
Investissant l’atelier comme un laboratoire, Jean Charles Blais conduit ses recherches en se laissant guider par les médiums et les procédés, avec au centre de ses préoccupations, le corps et sa représentation, la fragmentation, le renversement, le positif et le négatif, l’absence.
En peinture, Jean Charles Blais adopte une mise en péril volontaire, réfute les notions d’identité et d’inédit en s’appuyant sur un large champ référentiel dans lequel se croisent, entre autres et indifféremment, des ex-voto napolitains et le suprématisme. Au fil du temps, Jean Charles Blais a « constitué une collection d’images, de reproductions photographiques, une iconographie hirsute associée au goût [qu’il a] pour ce qu’elle décrit : prédominance du sujet, mais aussi détail d’une posture singulière, attirance pour des images déjà composées. Pas l’influence, non, l’observation d’un modèle, la copie instructive d’une complexité́ déjà disposée au regard. »