Dans cette exposition consacrée à l'artiste Myriam Mihindou, vingt années de créations protéiformes (sculpture, installation, vidéo, performance, photographie) sont réunies pour comprendre sa démarche plastique inscrite dans une recherche profonde et complexe.
Au départ, un SILO est une cavité creusée dans le sol. À même la terre, les récoltes sont entreposées puis recouvertes pour leur conservation. La terre épaisse protège du froid et des assaillants. Le silo constitue une réserve. Il protège et préserve les grains de l’été pour l’hiver. Il fait partie du quotidien, sa présence est aussi essentielle qu’invisible. En adéquation avec la pensée à la fois métaphorique et politique de Myriam Mihindou, le silo est synonyme du grand corps, le corps collectif, celui qui rassemble les vivants et les morts, les humain.es et non humain.es. Myriam Mihindou, qui fait partie intégrante du grand corps, nous en livre ses formes, ses langages, ses mémoires, ses luttes, ses déplacements et ses collaborations. Dans une relation poétique et sensible aux mots, aux objets, aux pratiques et aux gestes, une corrélation entre le silo et la mémoire est établie. Une mémoire transhistorique et transculturelle ; qui, par extension, est celle du grand corps, la matrice du vivant conjuguée au passé, au présent et au futur. Le temps de l’exposition, le Transpalette est ainsi envisagé comme un silo, un réservoir dans lequel sont conservés les grains, un ensemble d’œuvres réalisé entre 2000 et 2020. Myriam Mihindou place le corps – le sien, les nôtres, les leurs – au cœur d’une pratique artistique curative.