Espace rue des Filles-du-Calvaire
Pour sa programmation estivale, la galerie Les filles du calvaire présente l’exposition Marseille bébé, ode à la Cité Phocéenne et ses artistes. Le temps d’une exposition, les murs de la galerie deviennent une extension marseillaise – C’est pas la capitale, c’est Marseille bébé – et propose une vision nouvelle et toute personnelle des icônes bien connues de la ville. Pour réaliser ce projet, la galerie souhaitait de la chaleur et surtout du lien. Invitation faite à Jérémie Cosimi, peintre récemment représenté par la galerie et basé à Marseille, à Léo Fourdrinier, son ami artiste dont l’atelier donne sur la mer et à Karine Rougier, voisine d’atelier du premier.
Jérémie Cosimi présente des toiles récentes de sa série Odyssée, empreintes comme toujours de la marque d’une culture méditerranéenne qui l’habite. Les hommes et femmes peuplant ses tableaux ont le regard droit, la pose sculpturale et le jogging blanc impeccable. Si le jogging évoque le marbre blanc des sculptures antiques, il fait aussi directement signe vers l’iconique survêtement porté au statut de costume de la ville. Pour compléter cet ensemble, l’artiste propose de nouvelles miniatures. Pas de portraits cette fois, mais la mer, motif qui traverse son œuvre.
Léo Fourdrinier installe un ensemble de sculptures récentes dont la plus spectaculaire, Mind and Senses Purified – vue à la Biennale de Lyon – se déploie dans un mouvement de lumière, de moto retournée et d’ange déchu. Très vite, la narration se met en place, un sentiment de vitesse, celui de l’orage et de la lumière accompagne la chute inexorable de la moto. L’artiste nous parle alors du culte de la vitesse, d’Icare monté trop vite, trop haut. Chaque élément faisant directement signe vers l’Histoire, la mythologie et une certaine culture populaire.
Enfin, Karine Rougier dévoile un ensemble de dessins et miniatures sur bois ayant en commun la mer comme décor. Si dans le travail onirique de Karine Rougier les références aux vestiges de civilisations disparues sont nombreuses, ses sorties en mer Méditerranée sont également une grande source d’inspiration. Les pièces inédites présentées à la galerie en sont le vibrant témoignage : ainsi, l’artiste a collecté lors de séances de nage et plongée des restes et morceaux de résine de coques de bateaux sur lesquels elle peint à la tempéra. Le vestige se veut ici contemporain.
L’exposition est alors une enclave marseillaise à Paris et un hymne à la beauté de ses artistes, elle est une odyssée pour découvrir les beaux restes de vestiges inventés et une déclaration d’amour à la culture méditerranéenne.