Dans le cadre de son programme curatorial, la galerie Bigaignon invite chaque année un artiste qui a bâti une série exceptionnelle qui mérite d’être mise en lumière. Après les expositions à succès d’Hideyuki Ishibashi, Irène Jonas, Jean de Pomereu et Máté Dobokay, les collectionneurs et amateurs d’art pourront découvrir cette année le travail de Bernard Joubert dans une exposition inédite intitulée « Le fixe et le variable ».
Après l’exposition estivale sur la thématique du « Voyage en noir et blanc », la galerie Bigaignon propose une exposition personnelle de l’artiste Bernard Joubert avec des oeuvres historiques réalisées dans les années 70 et montrées pour la toute première fois dans un dialogue entre photographie et peinture.
Né à Paris en 1946, Bernard Joubert est un artiste plasticien de renom. Connu pour ses peintures minimales, sa première exposition personnelle a lieu en 1974 dans la célèbre galerie Yvon Lambert à Paris. Dès ses débuts, l’artiste peint sur des toiles libres, traçant le plus souvent directement au tube de peinture des lignes de couleur. À partir de 1973, il sort du cadre de la toile et commence à peindre une série de rubans. Pendant près de dix ans, ces lignes colorées peintes sur rubans de coton viendront délimiter des surfaces géométriques, sans que ces surfaces soient closes. Ce sont ces rubans qui viendront rythmer la scénographie dans l’espace sous verrière de la galerie parisienne aux côtés d’une série de photographies produites entre 1974 et 1977 et exposées pour la toute première fois. Elles seront présentées en avant-première dès le 1er septembre 2023 dans le cadre du Festival des Traversées du Marais.
« Dans ses photographies, Bernard Joubert a la volonté d’“Inventer une figure sans la fabriquer” selon ses termes : voilà le pouvoir de la photographie, et ce en quoi elle entretient avec sa peinture un cousinage. Ses photographies deviennent ainsi des rébus ontologiques. Énigmes à jamais actuelles de l’expérience du visible figural, images aujourd’hui spectrales venant hanter ce que nous savons du tableau contemporain », nous explique Michel Poivert dans la préface du livre édité pour l’occasion.
L’artiste suit toujours le même protocole et invente une figure en photographiant, dans les rues de Paris, New York, Bruxelles et Venise un rectangle de 200 × 4,5 cm délimité par un ruban blanc et un ruban noir.
Le travail de Bernard Joubert a fait l’objet de nombreuses expositions en Europe et aux États-Unis. Ses peintures et dessins sont de longue date déjà présentes dans les collections du MoMA à New York et du Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, et dans la collection Panza di Biumo en Italie notamment. Et Thierry Bigaignon d’ajouter : « Il s’agit là d’un travail historique, à la fois représentatif des années 1970, décennie particulièrement créative, et plus précisément de la période « minimale » de Bernard Joubert, période pendant laquelle, non content de déconstruire la peinture avec ces rubans, il s’est attelé à conjuguer installation, street art et photographie en disposant ces rubans dans l’espace public et en les photographiant dans de sublimes compositions. Ces tirages argentiques d’époque sont exceptionnels, il fallait donc enfin les montrer ».
L’exposition dévoilera l’une des oeuvres les plus conceptuelles de l’artiste intitulée « Ligne virtuelle bleue ». Un livre d’artiste édité à 200 exemplaires seulement complètera l’exposition.