Avec « Quelques pas de côté », le peintre français Claude Viallat, 87 ans, dévoile du 7 septembre au 4 novembre 2023 chez Templon Bruxelles, une vingtaine de nouvelles toiles réalisées entre 2022 et 2023.
Figure de proue et membre fondateur du groupe avant-gardiste Supports/Surfaces dans les années 70, Claude Viallat poursuit depuis 50 ans l’exploration des limites de la peinture abstraite, en déclinant sa « forme » - un motif à l’allure d’osselet – sur une large variété de tissus ou bâches, accrochés de façon libre à travers l’espace.
Pour cette exposition, installée avec soin par l’artiste lui-même, Claude Viallat a choisi de dévoiler quelques unes de ses dernières expérimentations. Dans certaines œuvres, la forme au lieu d’être répétée de façon sérielle, est diluée à l’excès formant de large tâches de couleurs fondues; parfois tracée en dripping, elle évoque au contraire une écriture calligraphiée.
L’utilisation de tissus bigarrés lui offre la possibilité d’introduire de nouvelles couleurs : une toile d’un profond rubis côtoie une œuvre d’un parme doux ou d’un gris platine. Chez Viallat, la palette s’impose toujours d’elle-même : « Je suis un instrument » explique-t-il. « L’œuvre a sa vie propre. Je ne me préoccupe pas du résultat » techniques dont celle des « hachures » ou de la cire. Il se laisse alors guider par des matériaux épars qu’il associe dans des compositions imposantes pour en faire des semblants d’hommages, incorporant ainsi à son travail des références à l’histoire de l’art. La forte présence matérielle de la surface de son œuvre, la fragmentation lumineuse et les rythmes colorés contribuent de concert à l’avènement d’un nouvel espace, d’un tableau, d’un mode de peinture original et immédiatement reconnaissable.
L’utilisation de tissus bigarrés lui offre la possibilité d’introduire de nouvelles couleurs : une toile d’un profond rubis côtoie une œuvre d’un parme doux ou d’un gris platine. Chez Viallat, la palette s’impose toujours d’elle-même : « Je suis un instrument » explique-t-il. « L’œuvre a sa vie propre. Je ne me préoccupe pas du résultat ».
Comme toujours chez l’artiste, la mise en scène de l'exposition constitue presque une œuvre en elle-même. Avec délectation, l'artiste juxtapose les toiles, jouant des textures et des imprimés inattendus. C'est par ce jeu de contraste, toujours inédit, qu'il dévoile un dialogue audacieux, intuitif entre volume et surface, entre accumulation et béance.