La galerie Camille Pouyfaucon présente du 7 novembre au 20 décembre 2023 sa nouvelle exposition collective, « EM(BODY) ». L’exposition réunit le travail de trois jeunes femmes artistes : Camille Soualem, Bérénice Vargas Bravo et Irène Balia, dont les pratiques artistiques offrent une réflexion sur la complexité de l’expérience humaine.
Chacune d’entre elles explore la relation entre le corps et l’esprit, ainsi que la manière dont le corps réagit et s’exprime en réponse à différentes situations. L’exposition « EM(BODY) » illustre comment une émotion, un état d’âme ou une idée prennent vie dans notre corps, révélant ainsi le lien intime entre nos expériences intérieures et leur expression physique.
Camille Soualem est une artiste française née en 1993. Elle est diplômée des Beaux Arts de Paris depuis 2018. Aujourd’hui, elle vit et travaille à Paris. Dans son travail artistique, l’humain occupe une place centrale. Les représentations humaines jouent un rôle prédominant dans ses oeuvres, car elle considère le corps comme un puissant vecteur de réflexion, un territoire à explorer. Elle perçoit le corps comme une forme de résistance, constamment engagé dans des mécanismes de défense face aux aléas de la vie quotidienne. Les personnages qu’elle représente se révèlent à la fois fragiles et puissants, émanant une dualité entre innocence et douceur d’une part, et force brutale incarnée par leur nudité imposante d’autre part. Au-delà de la dimension corporelle, l’artiste Camille Soualem porte un vif intérêt à l’esprit, considérant que « les corps pensent et les pensées elles-mêmes sont des corps ». Ainsi, ses créations nous présentent des personnages profondément absorbés dans leur introspection, où leurs pensées se reflètent à travers leur corps.
Irène Balia est une artiste italienne née en Sardaigne en 1985 et qui vit et travaille à Milan. Elle crée des tableaux captivants qui dépeignent des scènes à la fois étranges et apocalyptiques. Ses œuvres mettent en scène des personnages évoluant au sein d’un environnement utopique, en suspension, où les scénarios présentés nous entraînent dans un monde surnaturel et où la logique semble absente. Les personnages se dressent en plein milieu d’une scène chaotique, dans un espace-temps sans limites précises. Les tableaux d’Irène Balia incarnent une analyse fascinante de l’ambiguïté entre l’inconscient et la réalité, et invitent les spectateurs à explorer le mystère et la fluidité de la réalité tout en cherchant des réponses au milieu d’un environnement marqué par l’absurdité et l’irrationnel.
Le travail de Bérénice se caractérise par la théâtralisation et la mise en scène de ses sujets. Avant de commencer à peindre, elle crée des mises en scène en utilisant des modèles qui incarnent un rôle, ajoutant ainsi une dimension performative à son processus créatif. Tous les éléments d’une pièce de théâtre sont présents dans ses tableaux : l’éclairage, les décors et les acteurs. Les toiles de Bérénice peuvent être considérées comme des spectacles figés, suspendus dans le temps, où chaque tableau représente un acte. Elle dépeint des scènes de la vie quotidienne, des instants ludiques, traversant les époques. Ces situations sont familières à tous, mais elle y ajoute une touche d’absurdité et de satire. Elle cherche ainsi à capturer la complexité des relations humaine, en mettant en lumière la tension sous-jacente présente dans chaque interaction.
Chacune de ces artistes offre une perspective sur l’ambiguïté de la condition humaine, que ce soit à travers le corps, la psyché ou les relations sociales, tout en ajoutant une dimension théâtrale, ou même onirique à notre compréhension de nous-mêmes et du monde qui nous entoure.