Du 6 octobre au 9 décembre 2023, pour sa troisième exposition, la Galerie 110 Véronique Rieffel présente les œuvres de l’artiste franco-marocaine Najia Mehadji. Cette exposition, intitulée Lignes de vies est l’occasion pour l’artiste de faire son retour sur la scène artistique parisienne.
Dans cette exposition, seront présentées des œuvres emblématiques qui cohabiteront avec la série W & W (women & war), encore inédite, concernant le destin des femmes dans la guerre. Inspirée par l'abstraction sensible de la calligraphie orientale, Najia Mehadji libère son geste créateur et donne vie à ses engagements. Pionnière de la présence des femmes dans les musées, elle se bat pour une égalité des représentations.
Ses œuvres Lignes de vies sont apparues en mars 2020, lors de la pandémie, qui dans certains pays du monde a renforcé́ les inégalités femmes / hommes. Source d'émotions positives par leur dynamique libératrice et leur couleur monochrome lumineuse turquoise ou bleu, elles s'inscrivent en contrepoint de l'enfermement et de la morbidité. Une gestuelle au féminin qui est un hymne à la vie. Tenant compte, plus directement, de l'actualité, en particulier du sort des femmes en Ukraine et en Iran, la série W&W combine la peinture et la sérigraphie. Face au cauchemar de l'Histoire, c'est une réponse radicale où se conjuguent la conscience et la vie, la résistance et l'espoir.
L’artiste réalise plusieurs œuvres sur papier dans lesquelles elle explore la technique de la craie sanguine. « Le dessin, c’est essentiel », affirme-t-elle. Ses formes organiques ont la même poésie spatiale que celles de l’artiste américaine Georgia O’Keeffe. Le talent de Najia Mehadji, dont une série d’œuvres sur papier fait partie des collections du Centre Georges Pompidou, se déploie dans ces dessins, qui entrelacent la réserve blanche du papier et les lignes intenses de la sanguine.
En hommage au style musical marocain Gnawa, (les descendants de la traite entre l'Afrique subsaharienne et le Maghreb), la série Gnawa Soul se réfère à la rythmique percussive, à la transe et à l’esprit gnawa, dont la couleur verte, que l’artiste emploie pour la première fois dans son œuvre, symbolise la nature et le sacré.
« Les losanges verts sur fond noir vibrent les uns par rapport aux autres dans une dynamique intérieure/extérieure rappelant la danse nocturne et cosmique des Gnawa ». - Najia Mehadji