Du 2 novembre au 21 décembre 2023, la Galerie des Minimes présente une sélection de photographies de Kai Fusayoshi, figure majeure de la contre-culture à Kyoto dans les années 70. À l’instar d’Henri Cartier-Bresson et de Robert Doisneau, Kai Fusayoshi est un photographe poète de la rue. Célèbre à l’origine pour ses expositions en plein air à grande échelle notamment au château de Nijyo et sur la rivière Kamo, Kai Fusayoshi présente à Paris une sélection de photographies de petits formats illustrants le Kyoto des années 70 à 90 ainsi que deux rares photographies sauvées d’un incendie criminel au cours duquel l’artiste a perdu la quasi-totalité de ses archives et de ses négatifs.
Kai Fusayoshi est un poète qui s’exprime par l’image. Il parvient à recueillir les émotions, des plus infimes aux plus frappantes, dans ses clichés pris sur le vif. Son regard agile et sa sensibilité d’enfant animent une âme ou invoquent une histoire dans chacune de ses images. Kai Fusayoshi est partout mais n’ébranle rien. Aucun moment photographié n’est interrompu. Au contraire, l’artiste l’habite et l’offre au spectateur avec une pointe d’humour ou d’innocence. Qu’il s’agisse d’une personne âgée dans l’attente, d’enfants jouant dans les rues ou de femmes esseulées et pensives, les photographies de Kai-san sont exceptionnelles par leur simplicité. Chacune est une composition libre et expressive et dépeint une certaine époque de Kyoto, avec un caractère universel et intemporel.
Très engagé politiquement, Kai Fusayoshi fonde en 1972 le café Honyarado, salon iconique de la contre- culture Kyotoïte où se rencontrent artistes, écrivains, militants, philosophes, professeurs et étudiants. Alors en plein boom de reconstruction d’après-guerre, le Japon connaît l’explosion idéaliste de la jeunesse internationale. À une énergie activiste pacifiste se mêle une volonté de changer le monde, à travers des idéaux traduits dans des créations artistiques en tous genres. Cette atmosphère particulière se retrouve dans les photographies de l’artiste qui arpente la ville de Kyoto, ses quartiers populaires et sa dynamique intergénérationnelle. En 2015, Honyarado prend feu lors d’un incendie criminel. Cet événement dévastateur a de grandes répercussions et Kai-san y perd la quasi-totalité de ses archives. En l’espace d’une nuit, sa vie est réduite en cendres.
Aujourd’hui âgé de 74 ans, Kai Fusayoshi partage son monde à la Galerie des Minimes. L’homme et son œuvre sont enfin mis en lumière dans la capitale française. Des images et tirages sauvés des flammes y sont présentées pour la première fois, célébrant ainsi la vie et l’importance de Kai Fusayoshi dont les images sont devenues le témoignage unique d’une grande époque. Célèbre pour ses expositions en plein air et à grande échelle, notamment au château de Nijyo et sur la rivière Kamo, Kai Fusayoshi est représenté ici de manière intimiste. Cette exposition est pensée à petite échelle, avec une sélection de clichés illustrant le Kyoto des années 1970 à 2003. Les images présentées offrent à voir les thèmes explorés par l’artiste, aux racines de son