Pour son retour dans la ville Lumière, Jean-Michel Alberola propose une exposition protéiforme à multiples itinéraires, combinant d’inédits murs peints, toiles, sérigraphies, œuvres sur papier, et néons.
Quelques irrésistibles Rois de Rien, Néons Lacaniens, Émeutes de Watts et autres Tatlines ornent les cimaises du rez-de-chaussée pour plonger le visiteur dans l’univers poétique, engagé et humoristique de l’artiste. Accrochés côte à côte, les œuvres d’Alberola se composent et se recomposent en autant de rébus philosophiques qui questionnent le regard et le rôle de l’artiste dans la société
Le sous-sol prolonge la réflexion entamée à Bruxelles en mars 2023 avec « 1965-1966-1967». « Une époque charnière qui annonce l’explosion politique des années 1970 » explique l’artiste, « ces trois années sont encore libres, alors que dans la fin des années 60 l’argentin filtre les domaines culturels de l’industrie musicale et cinématographie. On se rend compte que cette contre-culture peut se vendre. À partir de là, tout change ».
Pendant plus de 40 ans, Alberola rassemble, annote, efface et ré-écrie au fusain ou pastel bleu et ocre une multitude d’informations sur son époque. Accrochées côte à côte, ces fichettes tissent des liens avec le présent en se faisant l’écho des divers évènements qui dessinent l’actualité contemporaine, de la marche contre l’antisémitisme à la guerre russo-ukrainienne.
Né en 1953, à Saïda en Algérie, Jean-Michel Alberola vit et travaille à Paris. Il s’est fait connaître au début des années 1980 avec une pratique combinant approche conceptuelle et peinture figurative. Représenté par la Galerie Templon depuis 1982, son œuvre a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles : Musée du Louvre (2005), Bibliothèque Nationale de France (2009), Maison Hermès de Tokyo (2009), Frac Picardie à Amiens (2012), Palais de Tokyo (2016), Centre Dominique-Vivant Denon du Musée du Louvre (2018). Ses œuvres ont été récemment présentées dans plusieurs expositions de groupe : « Light House » à la Fondation Boghossian de Bruxelles (2021) et « Ex Africa » au Musée du Quai Branly, Paris (2021). En septembre 2021, l’IMEC lui a consacré une exposition à l’Abbaye d’Ardenne à Caen sa prochaine « carte blanche » consacrée à Franz Kafka. En Janvier 2024, le Centre Pompidou-Metz le présentera dans une exposition collective «Lacan, l’exposition, Quand l’art rencontre la psychanalise »