Du 29 février au 20 avril, la galerie Templon accueille l’artiste Jan Van Imschoot dans son espace bruxellois avec son exposition personnelle « La danse du mal insaisissable ». Le peintre flamand réinvestit les cimaises de l’espace belge de la galerie Templon avec un nouvel ensemble flamboyant explorant l’histoire du Mal à travers les âges.
Fruit d’un travail de recherche exigeant et minutieux inspirés de chefs d’œuvres muséaux et archives glanées sur internet, Jan Van Imschoot livre ici un récit en 17 toiles. Les ailes citron, bleues nuit, ou presque fantomatiques de papillons, symboles de l’âme ou du psyché parcourent discrètement les peintures de l’artiste. Tantôt en opulente forme sombre dissimulant telle une éclipse un peloton d’exécution mexicain, tantôt sur le visage de Leopold II, figure dynastique marquante de la colonisation belge sanguinaire du Congo. Les autres toiles dévoilent différentes facettes de l’exécution : objet de fantasme, source d’intimidation, ou encore vestige de l’Histoire voire du folklore local d’une nation. Sous le discret parrainage du Caravage, Van Imschoot dévoile ainsi le mythe d’Holopherne assassiné par la belle Judith. Il met en scène l’envoûtante Mata Hari victime de la France occupée. Il dépeint également une scène de télévision chinoise, fictive mais perverse, du dernier jour d’une condamnée prisonnière de deux gendarmes, ou encore dessine les contours d’une jeune sud-africaine aux mains de son bourreau en veste blanche et haut de forme.
« Pour que ce monde soit vivable, nous avons besoin d’opinions divergentes et de confrontations de ces opinions » explique l’artiste, « l’art, sous toutes ses formes, est nécessaire pour accompagner ce besoin humaniste. L’art donne une souplesse à notre pensée, lui permet de voyager au-delà des frontières. » Entre ses mains, la peinture devient un terrain de jeux propice à une réflexion sur la relation triangulaire entre ses trois sujets de prédilection : l’art, le langage et la vérité.