Célèbre pour ses toiles tressées, l’artiste François Rouan expose cette fois-ci, du 30 avril au 13 juillet 2024, à la galerie Templon rue Beaubourg, une quarantaine de tableaux photographiques inédits créés depuis 2020. Pendant près de 40 ans, Rouan s’attache à la déconstruction de la notion de tableau, à travers un procédé nouveau qui deviendra sa marque de fabrique: le tressage pictural. Cependant, dès la fin des années 1980, il se tourne vers la photographie, un procédé qu’il explore et détourne sans relâche depuis 25 ans, en parallèle de son travail de peintre.
L’exposition déploie une série d’œuvres photographiques de petit format. Fruits d’une insatiable expérimentation et exploration d’un medium insaisissable, les clichés retravaillés se déclinent autour d’une palette volontairement dépouillée. Tout en retenue, le noir et blanc se marie de temps à autre avec des nuances corail ou saumon. Cette apparente simplicité chromatique laisse ainsi la part belle à quelques-uns des questionnements métaphysiques et obsessionnels de l’artiste : l’image du corps et le mystère de l’origine du monde. « Je suis intéressé par l’idée de construire un cadre qui parle du corps féminin » explique François Rouan. C’est un processus complexe et érudit qui dicte l’élaboration de ces photographies : la mise en scène est guidée par ses modèles, l’artiste joue ensuite de la technique des multiples expositions ou du tressage photographique qu’il recouvre ensuite de hachures, de pointillés, d’entrelacs ou encore de minuscules virgules. Dynamiques, ces images oscillent entre abstraction et figuration. D’une singulière acuité, les œuvres de Rouan résonnent avec quelques-unes des préoccupations actuelles – le rapport à l’image, l’envers de la surface, le rôle de l’art dans la recomposition d’un monde réel et mental fragmenté. À l’occasion de son exposition un catalogue sera publié en mai 2024 avec un texte par Agnès Fabre.