Cette semaine, Richard Taittinger présente à Art Paris une œuvre-mobilier de l’artiste Morgane Tschiember : une table Shibari inédite, en chêne massif fabriquée en France au format dining table, présentée en exclusivité pour Art Paris. Cette nouvelle pièce vient enrichir la série Shibari déjà composée de Shibari bench et Shibari stool.
Pour ses sculptures, Morgane Tschiember suspend parfois des éléments à des cordes en référence au Shibari japonais découvert lors d’un séjour à la villa Kujoyama à Kyoto. Au Japon, le Shibari est un art millénaire, celui d’attacher. Un art et une technique venue des samouraïs, reprise dans certaines pratiques sexuelles, mais aussi l’art des jardiniers qui façonnent la forme des arbres en les ligaturant. Elle a réalisé pour ColAAb, dans un esprit minimaliste, entre art et design, des bancs et des tabourets (Shibari Bench et Shibari Stool) inspirés par l’enseignement reçu de ces jardiniers japonais. Les poutres - carrés et rectangles de chêne massif - polies et huilées, sont enserrées par des cordes en lin savamment nouées ; le bois, entaillé sur la surface « vient presque se refermer sur la corde ». Comme toujours pour l’artiste, il s’agit d’«arriver à une grande simplicité dans la forme sans pour autant cacher la manière dont sont faites les choses, dont elles tiennent ensemble, de montrer comment les matières s’associent».
Durant Frieze New York, la Richard Taittinger Gallery exposera du 1er au 5 mai la série d'œuvres Shibari ainsi que les luminaires Everybody gets Lighter de Morgane Tschiember dont un inédit et de grand format. Les fenêtres de Morgane Tschiember, créées spécialement pour ColAAb, reprennent un des grands thèmes de l’histoire de la peinture, la fenêtre, une ouverture sur le monde, tout en se référant, comme toujours, à des éléments de son histoire personnelle. Habitant l’immeuble le plus haut de Paris, elle dit ne pouvoir « s’empêcher de regarder le ciel sans arrêt » et de réaliser des séries de photos. Ces photos ont donné naissance à cette série de créations hybrides, mi-œuvres, mi-objets « source de lumière ». Ses fenêtres nous invitent à la méditation. Ces dégradés de couleur nous amènent à l'heure rose ou à d'autres moments clés de la journée. Effectivement, on oublie aisément que chaque heure du jour ou de la nuit est baignée d'une lumière et d'intensité différentes. Les fenêtres sont cadrées dans un caisson d’où émane une lumière neutre ; elles pourraient s’ouvrir, avec leur poignée en forme de signe de l’infini, sur un monde inconnu, pour suivre la quête de l’artiste qui affirme : « Tout mon travail va de la physique à la métaphysique ».