La galerie Ceysson & Bénétière accueille à Saint-Étienne, du 31 mai au 13 juillet 2024, l’artiste Jean-Luc Verna, connu pour lier par diverses références l’histoire de l’art et celle de la musique rock.
« J’ai appris à dessiner en copiant les super-héros de Strange et la chapelle Sixtine de Michel-Ange » dit Jean-Luc Verna dans un entretien pour Vogue.
« Chez Verna, le dessin est une colonne vertébrale qui fait tenir debout tout le reste : la photographie, le cinéma, la musique, le tatouage, le masque, l’expression du visage, celle du regard. C’est dans le geste précisément élaboré du dessin qu’il a su trouver une forme complexe, qui relève d’un processus de replis de la mémoire et de surgissement du présent. Pour lui, le dessin est un enseignement, une formation continue dont il est à la fois le disciple et le maître. Car Verna est un pédagogue exemplaire, convaincu que l’académisme est une courroie de transmission inexplorée, une forme de subversion. Le dessin chez lui fait l’objet d’un travail de reports et de déplacements extrêmement sophistiqué : du papier, il passe d’abord au calque, puis à la photocopie, où il est agrandi et en quelque sorte dégradé. Cette photocopie est ensuite frottée au trichloréthylène pour être reportée sur le mur, sur de vieux papiers ou sur des tissus, avant d’être reprise à la pierre noire, au crayon de couleur et au fard à paupières, où s’ajoutent parfois des éléments d’ornementation, pierres noires, strass, plumes, guirlandes. »
Stéphanie Moisdon, extrait de Jean-Luc Verna - Les roches noires, 2014.