Dans le cadre du parcours artistique ÉpHémères, Olivier Masmonteil investit du 29 juin au 30 septembre les salles du Château de Monbazillac de ses multiples paysages. Artiste voyageur, Olivier Masmonteil s’inspire des grands maîtres comme des paysages découverts lors de ses voyages personnels autour du monde. L’exposition « L’unique et la répétition » témoigne d’une œuvre marquée par l’histoire de l’art et la nature et dévoile un travail obstiné sur la ressemblance détournée et révélatrice de différence.
En repérage au château de Monbazillac, sous la pluie, Olivier Masmonteil a le sourire. « C’est un petit château très bien conservé, à dimension humaine comme je les aime. Les espaces intérieurs ont des proportions auxquelles on ne s’attend pas nécessairement et permettent d’installer des travaux différents, par l’esprit, le matériau, le volume… On y trouve de l’inattendu, comme une petite tour un peu secrète et même une salle-de-bain... Je crois qu’il y a moyen d’investir tout cet étage avec beaucoup de plaisir. »
Revendiquant haut et fort l’intensité du plaisir de peindre, Olivier Masmonteil tâte les diverses techniques de l’art en deux dimensions. Baigné dans la nature depuis l’enfance, il aime surtout la peindre à travers ses multiples paysages. Inscrit aux Beaux-Arts de Bordeaux, il s’apercevra que l’humeur ambiante favorise plutôt l’abstraction. Peu lui importe, il persiste dans ses deux passions : les paysages (pour mieux les rencontrer, ce peintre voyageur s’offre deux tours du monde) et l’histoire de l’art. Sans timidité, au Louvre, il détourne un immense triptyque de Charles Le Brun, qu’il réinterprète à sa manière…
À partir de cette double inspiration – nature et histoire de l’art – Olivier Masmonteil décline son travail en différentes « séries ». Les « horizons », par exemple, présentent de vastes emballements nuageux et mouvants, en arrière-plan, précédés d’une sorte de ligne de terre faite de bandes fluo, immobiles, tout en contradiction avec ce qui se passe dans le lointain. Dans le même esprit, « Treeline » propose la présence, souvent imposante, d’un arbre qui apporte au paysage une nouvelle verticalité.
Olivier Masmonteil peut aussi défier le temps, dans tous les sens du terme. Pour une exposition à Saint-Méloir des Ondes (Bretagne), il n’hésite pas à emmener son matériel en pleine nature, entre Saint-Malo et Cancale, pour y rendre des paysages marins qui changent selon les heures, la lumière, les moments du jour.
Dans un tout autre registre, Olivier Masmonteil s’empare de la représentation féminine classique – portraits, nus, baigneuses… – pour la restituer, oblitérée par son empreinte. Des œuvres de Vermeer, Le Corrège, Boucher, peuvent être ainsi redécouvertes à travers une répétition de signes qui forment une sorte d’écriture, de dentelle ou de moucharabieh, notamment dans la série « Mémoire de la peinture ».
Olivier Masmonteil aime les séries, l’entêtement qui entraîne une sorte de rapidité et d’intensité. « Je fais des séries car je constate que mon rapport contemplatif à la peinture va en augmentant, travaillant et retravaillant des sujets qui peuvent sembler banals et qui, à chaque fois, prennent une dimension poétique nouvelle ».
L’exposition « L’unique et la répétition » d’Olivier Masmonteil fait partie du parcours artistique ÉpHémères du château de Monbazillac. Mené par Les Rives de l’Art, ce programme vise à permettre au grand public de découvrir l’art contemporain croisé au patrimoine dans des sites emblématiques, remarquables ou insolites de la vallée de la Dordogne. Depuis 2008, 61 artistes ont été invités, dans 30 villages, à créer ou adapter des œuvres en harmonie avec des sites historiques et patrimoniaux. Cette année, Olivier Masmonteil, Juliette Jouannais et Jérôme Leyre ont répondu à cette invitation. Olivier Masmonteil investit les salles du Château de Monbazillac de ses multiples paysages tandis que Juliette Jouannais y joue en extérieur avec une installation haute en couleur. Tout proche, le Château de la Jaubertie accueille une œuvre sculptée de Jérôme Leyre.