En complément de l’exposition Louise Bourgeois. Unconscious memories, qui se tiendra à la Galerie Borghese, la Villa Médicis présente deux œuvres de Louise Bourgeois du 21 juin au 15 septembre 2024 : l’installation No Exit et la tapisserie Sainte Sébastienne dans le Salon de lecture exceptionnellement ouvert au public.
Figure artistique majeure du XXe siècle échappant à toute classification artistique, Louise Bourgeois (1911, Paris - 2010, New York) a influencé de nombreux artistes avec une œuvre traversée par les thèmes de la mémoire, de l’enfance et de la métamorphose. Du 21 juin au 15 septembre à Rome, la Galerie Borghese lui consacre une exposition intitulée Louise Bourgeois. Unconscious memories, qui trouve son prolongement à la Villa Médicis avec l’installation, jusqu’au 5 septembre, de la pièce monumentale No Exit, spécialement présentée pour l’occasion dans les salons historiques.
No Exit évoque la maison d’enfance où Louise Bourgeois avait l’habitude de se réfugier sous les escaliers pour espionner son père. L’escalier imaginé par l’artiste ne mène nulle part, il perd son aspect fonctionnel pour recouvrir une dimension presque spirituelle invitant à la réflexion et à l’introspection. Deux sphères en bois sont disposées de part et d’autre des marches, suggérant une forme phallique, tandis que deux cœurs en caoutchouc dissimulés sous l’escalier invoquent la place de l’amour dans les relations humaines.
L’installation No Exit (1989) entre en résonnance avec une autre œuvre de l’artiste franco-américaine exposée dans les salons historiques de la Villa Médicis, habitée par les réflexions sur le corps et la mémoire : la tapisserie Sainte Sébastienne (1997), appartenant aux collections du Mobilier national, en dépôt à la Villa Médicis depuis 2022. Cette tapisserie tissée par la Manufacture des Gobelins s’appuie sur une gravure en taille-douce réalisée par Louise Bourgeois en 1992. Elle met en scène une version féminine du martyr Saint Sébastien, représentée avec une grande économie de moyens : un corps aux courbes généreuses est criblé de flèches noires venant de toutes parts. Louise Bourgeois détourne l’iconographie traditionnelle du martyr chrétien pour évoquer ses souffrances personnelles. « Sainte Sébastienne est un autoportrait » déclarait-elle.
Les deux œuvres de Louise Bourgeois sont présentées dans le Salon de lecture. Ce salon réaménagé en 2022 par Kim Jones et Silvia Venturini Fendi sera pour l’occasion exceptionnellement accessible au public.