06/02  22/02/25
« Refuges », 3e édition du Prix Utopi.e

Les filles du calvaire, rue Chapon

Vue in situ © Marie Charlotte Delhomme
Vue in situ © Marie Charlotte Delhomme

La galerie Les filles du calvaire s’associe avec la galerie Jousse Entreprise pour accueillir la 3e édition du Prix Utopi·e jusqu'au 22 février 2025. Cette initiative est dédiée aux artistes LGBTQ+ dont les pratiques s’engagent à remettre en question le modèle conventionnel de la représentation plastique et performative contemporaine, sous un prisme militant. La galerie Jousse Entreprise et la galerie Les filles du calvaire présentent chacune une œuvre de chaque artiste, offrant un dialogue croisé entre les deux espaces.

Cette exposition présentée à la galerie Les filles du calvaire porte la volonté de présenter des œuvres à la fois inédites, ou revisitant des propositions présentées lors de la première itération au Centre Wallonie-Bruxelles en septembre 2024. Dans ce cadre, elle explore particulièrement l’idée de l’entre-deux. Pour les 12 artistes lauréats, cet entre-deux représente une réalité vécue : celle d’un déracinement, mais aussi d’une reconstruction. Quel que soit leur vécu, leurs œuvres témoignent d’une quête constante d’appartenance et d’émancipation, résonnant avec l’idée de recréer des espaces de sécurité, en marge des normes dominantes. Ces espaces, à la fois féconds et fragiles, donnent forme à des récits d’affection, de résilience et de solidarité, où s’entremêlent les identités culturelles, sociales et de genre de chacun des artistes.

Dans le corpus d’œuvres présentées à la galerie Jousse Entreprise, les artistes appréhendent des réalités fragmentées, viennent y essaimer des éléments de fiction et nous amènent par là même vers d’autres possibles et aspirations. Les formes et les sons déstabilisent parfois, donnent à réfléchir invariablement, de sorte à libérer les regards de toutes dominations. Décentrer pour mieux s’ancrer. Ainsi, des croyances irradient sans hiérarchie, les prières se liquéfient, les vêtements s’animent, le déchirement devient guérison. Et, si l’autobiographie est au cœur des récits, la collaboration l’est d’autant plus. La notion de représentation n’est pas une fin en soi mais plutôt un moyen pour les artistes de (se) raconter de leurs endroits. La force émancipatrice des œuvres trouve ainsi racine dans des identités multiples, des expériences partagées et essentiellement dans un engagement commun.