01/09  
Bijoux surréalistes

Galerie Negropontes, Paris

Eric de Dormael et Agnès Baillon, Soleil, 2023
Eric de Dormael et Agnès Baillon, Soleil, 2023

La Galerie Negropontes dévoile sa nouvelle collection de bijoux surréalistes, fruit de la rencontre entre les artistes de la galerie quittant leurs pratiques habituelles et explorant le domaine du bijou et des artistes joailliers et bijoutiers. Du collier en forme de serpent d’Elena Syraka aux sculptures-bijoux d’Agnès Baillon et d’Éric de Dormael, cette collection surréaliste oscille d’une référence à l’autre sans jamais s’arrêter à un seul registre. Chaque artiste joue ici avec les échelles : expérimentations miniatures de formes et de matières aux accents surréalistes, ces recherches trouvent dans le bijou une fin qui lui est propre.

Mouvement s’inspirant du monde des rêves, de l’imaginaire et de l’exploration de l’inconscient, le surréalisme a profondément marqué l’ensemble des domaines artistiques dont celui de la joaillerie et de nombreux créateurs au fil du temps. À travers cette nouvelle collection surréaliste, les artistes de la Galerie Negropontes explorent le monde poétique de l’imaginaire et rendent hommage aux artistes qui les ont précédés par le biais d’une figuration onirique, d’autres par des expressions abstraites. De cette fusion naissent des créations originales, précieuses, oscillant entre rêve et réalité. 

Spécialisé dans la réalisation d’installations lumineuses qui oscillent entre objet et œuvre d’art, Éric de Dormael recourt à son habile manipulation du laiton pour faire se rencontrer dans ses pièces, à poser au mur ou contre la peau, l’ombre et la lumière. Sa rencontre avec la sculptrice Agnès Baillon donne lieu à des sculptures-bijoux en forme de paire d’yeux, mêlant laiton et résine comme inspirées des toiles surréalistes de Dalí où l’audacieux et le précieux invitent à la rêverie. Agnès Baillon présente par ailleurs des camées contemporains en porcelaine ou résine sur des supports dorés, rappelant les camées florentins, à porter en collier ou en broche.

Pour ces œuvres, l’artiste Ulrika Liljedahl explore des matériaux comme le crin de cheval, le cuir ou des matières végétales ou synthétiques. Pour les bijoux, bracelets et colliers, elle tisse délicatement le métal, laiton doré ou palladium, pour obtenir des bijoux très fin, fluides et miroitant.

La joaillière grecque Elena Syraka puise son inspiration dans la mythologie et apporte une dimension précieuse et onirique à ses créations. Ses bijoux mettent l’accent sur l’unicité de la forme combinée à l’utilisation de matériaux non conventionnels et s’inspirent de la lumière animée qui baigne le berceau de certaines des plus grandes civilisations du monde. Ses colliers, bracelets ou boucles d’oreilles reprennent les codes et les matériaux de la haute-joaillerie et vont au-delà de l’ornement.

Jean-Christophe Malaval dévoile des bagues et des bracelets en argent qui sont de véritables sculptures portées et animées par la main. Ses créations restent légères et confortables malgré leur volume, dont les limites sont sans cesse repoussées. Il puise son inspiration dans l’univers de la science-fiction et de la mythologie et réalise des œuvres aux lignes organiques ou aquatiques. L’architecture est également l’une des références qu’il explore : des réseaux rythment et structurent des formes aériennes et les matérialisent. Son matériau de prédilection est l’argent, métal précieux et intemporel, lui permettant de jouer sur le brillant et le sombre, le poli et le patiné.

Benjamin Poulanges et Marc Deloche jouent, quant à eux, avec les limites existantes entre joaillerie et œuvre picturale. Pour ces créations, Marc Deloche extrait des fragments de toiles de Benjamin Poulanges. Les deux artistes noient ces fragments de toiles dans du plexiglas pour créer des ensembles bijoux-sculptures, collier, bague ou manchette accompagnés de leur Totem.