15/10  23/02/25
Ylva Snöfrid
« Cosmos et Vanitas »

Institut Suédois

Ylva Snöfrid, The Body with Organs, Cosmos Vanitas, Jungfraujoch, After Noon, 2023-24, huile sur toile, 47 x 41cm
Ylva Snöfrid, The Body with Organs, Cosmos Vanitas, Jungfraujoch, After Noon, 2023-24, huile sur toile, 47 x 41cm

Du 15 octobre 2024 au 23 février 2025, l'Institut Suédois présente l'exposition Cosmos et Vanitas, entrelacement pictural et métaphysique de cosmos, d'art et de vie par Ylva Snöfrid. Ylva Snöfrid est l’une des artistes suédoises les plus remarquées de sa génération. Elle développe depuis plus de trente ans une œuvre cohérente autour de la peinture figurative et d’objets sculpturaux, qu’elle utilise dans la scénographie de ses performances. Elle a présenté des expositions, rituels et performances dans des galeries et institutions de premier plan en Europe, aux États-Unis et en Asie. Cosmos et Vanitas est sa première exposition personnelle à Paris.

Enfant, Ylva partagait sa vie avec Snöfrid, son double miroir. Devenue artiste, elle l’a introduite dans la réalité par des rituels et des cérémonies, des objets et des publications, de la nourriture et des élixirs, en la peignant encore et encore et encore et encore… Jusqu’à ce qu’elles finissent par ne faire plus qu’une. Le rituel de transmutation a eu lieu dans le cadre de l’exposition Retour sur Mulholland Drive, commissariée par Nicolas Bourriaud à La Panacée, à Montpellier en 2017. C’est à ce moment-là que l’artiste devient Ylva Snöfrid (snö signifiant « neige » et frid, « paix »).

« Pour Ylva Snöfrid, la vie quotidienne et la création artistique ne sont pas deux domaines distincts, mais cohabitent et dépendent l’une de l’autre. » – Sara Arrhenius, directrice de l’Institut suédois et commissaire de l’exposition. 

Cette approche intégrée de l’art et de la vie prend toute son ampleur dans l’œuvre holistique The Painter’s Studio in the Shadow World, créée entre 2016 et 2021 à Athènes. Cet espace de vie se composait de plus de 100 peintures, divers objets, une école à domicile, des dessins, des meubles, parmi lesquels Ylva, son mari et ses enfants mangeaient, dormaient, évoluaient.

« Je pense que rien n’est nécessaire si ce n’est pas de l’art ; j’essaie de tout transformer en art – les reçus, la famille, l’économie – tout doit faire partie de mon art.» – Ylva Snöfrid.

L’exposition Cosmos et Vanitas s’inscrit dans une réflexion philosophique et existentielle autour de l’univers et de la place de l’être humain en son sein. Elle présente notamment un journal de bord tenu par l’artiste entre le solstice d’hiver 2020 et le solstice d’hiver 2023, entremêlant pensées, réflexions, connaissances scientifiques, vie quotidienne, rêves. 1 200 dessins sont ainsi répartis en trois volumes consacrés respectivement à la naissance, la vie et la mort. 

L’exposition comprend aussi 24 peintures à l’huile – une pour chaque heure de la journée – résultant de deux voyages à Jungfraujoch, dans les Alpes suisses, où se trouve la station de recherche la plus élevée d’Europe et la plus haute au monde accessible en train. Ylva a choisi cet endroit comme lieu de pèlerinage métaphysique, entre masse et atmosphère, dans l’idée d’accomplir deux rituels : celui de peindre dans un premier temps, puis d’exposer ses peintures à l’univers. « Cela a été à la fois une fin et le début d’une nouvelle étape dans mon art. Connecter le Cosmos avec la Vanité, la Terre avec l’Espace, l’atmosphère avec la masse, le petit avec le grand. », raconte-t-elle. Atteinte d’un mal des montagnes aigu, elle a produit des oeuvres qui rendent compte de ses visions et hallucinations. « L’atmosphère devenait de plus en plus vibrante, presque rampante, comme des millions de serpents parmi les étoiles, et les étoiles ont disparu et je ne voyais plus que la texture mouvante de l’atmosphère et la masse des montagnes. »

L’exposition est complétée par des espaces d’échanges avec le public, des rituels, performances et une série de rencontres, notamment avec le commissaire d’exposition, historien de l’art et critique d’art Nicolas Bourriaud, et avec l’écrivaine Marie Darrieussecq. L’exposition est curatée par Sara Arrhenius, directrice de l’Institut suédois.