20/02  05/04/25
Wallace Whitney
"The Rich Hour"

Ceysson & Bénétière, New York

Artichoke, 2025. Huile sur toile, 229 x 194 cm. © Adam Reich. Courtoisie de l’artiste et de Ceysson & Bénétière
Artichoke, 2025. Huile sur toile, 229 x 194 cm. © Adam Reich. Courtoisie de l’artiste et de Ceysson & Bénétière

La galerie Ceysson & Bénétière a le plaisir d'annoncer The Rich Hour, une exposition individuelle des œuvres de Wallace Whitney, du 20 février au 5 avril 2025. L’exposition présentera une sélection de compositions abstraites toutes en mouvements et couleurs, construites par couches successives de touches, d'entailles et d'empâtements à l'huile et à l'acrylique, le plus souvent appliquées sur une peinture encore humide. Whitney se sert de pigments et de châssis fabriqués à la main, et applique ses couleurs avec des outils improvisés : pinceaux larges, raclettes, draps imbibés de peinture laissant de grandes traces en mouvement sur la toile, mais également pochoirs et peinture en spray.

Pour concevoir ses œuvres, Whitney s’inspire de diverses influences picturales allant de Cy Twombly et ses traces intuitives empreintes d’histoire, à Joan Snyder et sa gestuelle engagée, en passant par les idéaux marxistes et l’esprit de guérilla des expositions de peinture abstraite des artistes du mouvement Supports/Surfaces. Pour Whitney, la création artistique ne se limite pas à une pratique solitaire mais repose sur le dialogue et le partage avec d'autres artistes. La peinture est pour lui un acte politique et un espace essentiel d'exploration d’idées. Chaque marque et touche de couleur est soigneusement réfléchie, chargé ou non de sens, invitant le spectateur à une expérience visuelle porteuse d’un plaisir à la fois intellectuel et formel.

Le processus créatif de Whitney est lent et réflexif, et consiste en l’accumulation progressive de couches de peinture, chaque œuvre se développant ainsi à son propre rythme. C’est à dessin qu’il favorise un temps d’observation long, laissant la composition émerger naturellement au fil des semaines et des mois. La première marque reste souvent visible à côté de la dernière, transformant ainsi la toile en un véritable témoignage de sa propre genèse, et révélant les choix comme les absences de choix de l’artiste. Ces différentes strates picturales font cohabiter de grands contrastes de couleurs et de gestes, évoquant différents rythmes et états d’âme. Whitney conçoit ces couches comme des écrans translucides, permettant au spectateur d'entrevoir une teinte au travers d’une autre : l'orange à travers le bleu, le vaporeux sur de l’opaque, ou encore l'agressivité flirtant avec la tendresse. L'espace pictural qu'il construit est comme un espace navigable, fait de gestes et de formes qui non seulement guident le regardeur, mais ouvrent également à de nouvelles perceptions en modifiant son regard.

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Ashton Cooper